Je me souviens encore de mon premier retour à domicile après une absence prolongée. Je revenais du Guatemala où je n’avais traîné avec moi, pour tout bagage, qu’un gros sac à dos.
Je me suis sentie un peu abasourdie, en réintégrant mon appartement, au moment de prendre conscience de la quantité de vêtements que j’avais laissés dans ma garde-robe. Je venais de passer trois mois avec quelques morceaux de linge et deux paires de souliers. Même que j’avais apporté certaines choses que je n’avais finalement pas utilisées beaucoup, voire pas du tout.
Je réalisais que la plupart de ces vêtements accrochés sur un cintre n’avaient nullement manqué à mon confort. Je m’étais passé de leur utilisation sans que cela m’ait semblé être un sacrifice. Au fond, quand les avais-je utilisés la dernière fois ? Combien de ces morceaux de tissus m’étaient vraiment nécessaires ? Très peu, en avais-je conclu. À vrai dire, même lorsque j’étais à la maison, je réutilisais souvent les mêmes.
Je me suis donc saisi d’un grand sac au fond duquel j’ai balancé tout ce que je n’avais pas porté depuis des mois. J’ai ensuite disposé de ces vêtements en faisant don de ceux-ci à un organisme de charité.
Peu à peu, à chaque fois que je revenais d’un long séjour à l’étranger, j’effectuais ainsi un tri de ma garde-robe. Mes vêtements préférés, au fond, je les trimballais en voyage ; quant à ceux qui étaient restés à l’appartement, je venais de faire la preuve que savais fort bien m’en passer.
Depuis que je suis devenue nomade à temps plein, la gestion de ma garde-robe est encore plus restreinte. Chaque fois que je souhaite me procurer un nouveau vêtement, je me demande si j’ai vraiment l’espace qu’il faut pour l’inclure dans ma valise, si je compte l’utiliser plus qu’une ou deux fois et si j’en ai vraiment besoin.
Deux fois sur trois, je n’achète pas. Si j’achète, faute d’espace suffisant, je dois retirer de ma valise un vieux vêtement pour compenser.
J’apprends, par la force des choses, à me contenter de l’essentiel.